Il faut tolérer l’intolérance 

et voici pourquoi :

Il faut tolérer

l’intolérance 

et voici pourquoi :

La plupart des gens vivent le travail comme une corvée (notamment les enfants) alors je leur propose des habitudes simples et personnalisées qui les aident à être plus productifs, plus efficaces et plus épanouis.
Quand nous parlons de la tolérance, nous nous concentrons sur l’objet que nous devrions tolérer ou non. Analysons les choses autrement. Parlons de nous à travers notre relation avec l’objet avant de parler de l’objet. Nous arrivons alors à cette idée :
Tolérer l’intolérance c’est aussi tolérer cette part de nous qui ne tolère pas.
Pour être plus précis et pertinent, remplaçons pendant un moment la tolérance par l’acceptation. L’acceptation, c’est aussi accepter cette part de nous qui n’accepte pas.

 

Pourquoi on n’accepte pas?

Si on se concentre sur les objets, certains nous paraissent acceptables et d’autres inacceptables. Mais qui fixe les règles?

L’ego

Il est courant d’entendre qu’il faut sortir de l’ego, arrêter d’être égoïste. On admet également que notre société est individualiste. Paradoxalement, en voulant fuir l’ego, on se retrouve à définir de manière radicale et universelle des objets au lieu de partager notre opinion ou notre ressenti. On dit « c’est nul » et non « je n’aime pas ».
Peu importe l’objet de la réflexion, nous lui imposons une valeur universelle en refusant toute autre idée. Et plus il y a de personnes pensant comme nous, plus nous donnons d’importance à notre opinion.
Il est donc normal de ne pas accepter le racisme, par exemple. Mais, s’il est normal de ne pas l’accepter, pourquoi avons-nous du mal à accepter la colère qui monte en nous quand nous sommes confrontés au racisme? Cette colère est la conséquence logique de notre opinion. Elle est naturelle et donc agréable car elle nous rappelle l’identité que nous avons choisie.
 
Au lieu de ne pas accepter car “c’est mal”, nous pouvons ne pas accepter car nous refusons d’accepter, car nous trouvons cela mal et nous sommes à l’aise avec cette opinion, avec notre ego.
L’ego est notre subjectivité. Cette part de nous, dont on ne peut se dissocier, qui analyse et juge. Et, paradoxalement, la seule façon de “sortir” de l’ego est de l’accepter car seul l’ego veut fuir, refuser, se débarrasser de l’ego car le juge comme mauvais.

 

Les menaces et attaques personnelles

Le plus important n’est pas l’objet qu’on n’accepte pas, le plus important est notre relation avec nous-même. Pour être plus précis et en lien avec le contexte, ce qui importe est notre relation avec nous-même à travers notre expérience de l’objet. Et quelle est cette relation durant cette expérience?
Durant l’un de mes salons vocaux, j’ai eu cet échange :
L’infidélité dans le couple menace notre identité car si on accepte que l’autre soit infidèle, on se trahit. On se sent dans un chaos interne. Comment puis-je prétendre avoir la fidélité comme une valeur importante si j’accepte l’infidélité? Nous pensons que l’autre nous attaque. Comment peux-tu me faire ça? C’est en manque de respect envers moi!
La peur de perdre notre couple, de devoir tout recommencer avec une personne qu’on n’est même pas sûr de rencontrer et qui risque aussi de nous tromper, elle n’est pas causée par l’autre et son infidélité. Cette peur est dans notre esprit et c’est elle qui nous fait percevoir l’acte de l’autre comme une menace ou une attaque. À ce moment, on pense qu’il sera impossible pour nous d’être heureux en couple.

 

On se sent victime de l’autre ou de la situation car on laisse l’extérieur nous influencer voire nous définir. On expérimente alors cette situation comme un échec. La situation est ce qui est. L’expérience est ce qu’on ressent, la relation qu’on a avec nous-même à ce moment.

 

Pourquoi accepter qu’on n’accepte pas?

Au lieu de vouloir modifier ou contrôler la situation, je peux influencer l’expérience que j’ai de la situation.
Par exemple, l’infidélité m’énerve et je suis à l’aise avec cette sensation, cette expérience, car elle est en phase, en harmonie, alignée avec mon identité qui n’accepte pas l’infidélité. La colère me rappelle que je refuse ce type de situations, tant mieux. Heureusement qu’elle se manifeste car elle me permet de quitter ce qui ne me va pas pour trouver ce qui me va. La peur d’être seul me rappelle que je veux être en couple.
 
En acceptant l’émotion négative, j’arrête le conflit. En me rappelant que cette colère vient davantage de mon identité que de l’objet, je me sens plus calme. Je n’accepte pas cet objet, j’accepte la relation que j’ai avec moi-même qui me fait ressentir cette émotion dans cette situation.
En acceptant mon ego (« Je refuse d’accepter ça ») et en arrêtant de voir cette situation comme une menace (« Je ne peux pas me sentir bien en vivant “ça” donc “ça” doit cesser »), je sors naturellement de l’ego qui oppose. Je prends conscience que l’un n’empêche pas l’autre. Je prends aussi conscience que tout finit par passer, que même cette situation que j’expérimente négativement finira par n’être qu’un souvenir.

 

Accepter qu’on soit stressé durant un examen et qu’on souhaite réussir l’examen nous détend. Ce repos mental, surtout émotionnel, amène une révélation : Je peux être stressé ET réussir. Le stress n’est pas forcément un obstacle, un frein, un ennemi.
Certaines personnes adorent l’adrénaline. Elles aiment le risque, le danger. Pourquoi et comment? Elles ne se sont pas forcées à ne pas avoir peur. Elles ont accepté cette peur jusqu’à en faire un ingrédient de leur plaisir au lieu d’en faire un ennemi. Elles sont passées de « j’ai peur et ça me bloque » à « j’ai peur et j’aime ça, c’est pour ça que je le fais ».

 

Acceptation et Tolérance

Peut-on copier le raisonnement précédent sur la tolérance? Oui, prenons l’exemple de la paix dans le monde.
On veut tous la paix dans le monde mais qu’implique cette paix? Que faisons-nous des personnes qui refusent notre idée de la paix? Que faisons-nous de ceux menaçant cette paix? On les emprisonne en créant prisons et des postes de gardiens? On prévient les attentats en embauchant des policiers et des militaires? Quelle différence avec le monde actuel?
En fait, le monde est un objet et la paix est une expérience. La paix dans le monde n’est pas un objet ou une situation mais une expérience. Désirer la paix dans le monde c’est désirer être en paix dans ce monde. Et, si chaque être humain se sentait en paix dans ce monde sans chercher à le modifier, aurait-on la paix dans le monde?
Être en paix amène à accepter/tolérer l’extérieur car ce dernier n’a pas de pouvoir sur nous. On choisit de se sentir en paix car s’il y avait la paix, c’est le ressenti qu’on aurait.

 

Qu’est-ce que je ressentirais si..?

Dans le post instagram partagé plus haut, j’invite à identifier un ressenti plutôt qu’une pensée ou une action. Peu importe la question posée, l’idée ici est de trouver la réponse avec un ressenti plutôt qu’avec des mots.
Que ressent une personne organisée quand un événement échappe à son contrôle?
Que ressent un étudiant sûr de réussir quand un examen le stresse?
Que ressent une personne qui se sent libre et capable de réussir quand elle est confrontée au racisme?
Les mots qu’on a envie de poser sur ce type de ressentis sont généralement : confiance, sérénité, fierté, satisfaction, etc.

 

Encore une fois, il ne s’agit pas de se forcer à accepter ou tolérer ces objets ou situations mais à accepter ou tolérer notre expérience qui rappelle notre relation avec nous-même. On ne les voit plus comme des ennemis nous empêchant d’être nous-mêmes. Nous acceptons ce que nous vivons, tolérons notre expérience et continuons à être nous-mêmes maintenant.

 

Concentration, inspiration et action

Dans mon article précédent sur la concentration, je rappelle que nous sommes toujours concentrés ou inspirés. Tout dépend par quoi et durant combien de temps.
L’acceptation ou la tolérance permet par exemple de se dissocier de la colère qui inspire des actes qu’on regrette parfois. Nous arrivons à expérimenter ces situations depuis le point de vue que nous voulons, nous recevons l’inspiration que nous voulons et nous réalisons des actions avec lesquelles nous sommes en paix.

 

Les bons mots

Durant un salon vocal, on a discuté de ces échanges où on blesse l’autre alors que nos intentions étaient bonnes. On était dans un ressenti positif qui a été mal accueilli et on cherche les mots qu’on devrait employer pour que ça n’arrive plus.
Ma réponse fut que chercher les bons mots c’est conceptualiser une bonne discussion et rester dans les pensées, dans l’ego. Puisque nous sommes constamment inspirés, notre unique travail consiste à définir l’inspiration que nous souhaitons à travers notre ressenti. Si je suis à l’aise avec les mots que je prononce, mon travail est fait car c’est le meilleur résultat que je pouvais produire maintenant.

 

Cela veut-il dire que l’autre va bien accueillir ces mots? Non, je ne sais pas quelle sera sa réaction. Chercher la réponse c’est retourner dans l’ego où certaines réactions sont jugées bonnes et d’autres mauvaises. En acceptant la réaction de l’autre, je cesse de la voir comme une menace ou une attaque personnelle. Je ne ressens plus le besoin de me défendre avec d’autres mots ou de culpabiliser puis regretter.

 

Ma relation avec moi

En me concentrant sur ma relation avec moi, plus précisément la relation que je veux, je reçois une inspiration. Des pensées puis des actions me viennent à l’esprit. Parfois je parle, parfois je me tais. Peu importe ce qu’il se passe, je suis en paix avec moi-même.
J’invite mes clients à tenter de diminuer l’action, le besoin d’agir, et d’augmenter le ressenti. Ressentons le bonheur maintenant, au lieu d’agir pour le ressentir plus tard, et voyons ce qu’il nous inspire et où il nous emmène.
Faisons du bonheur le début et non la fin.

Découvre mon coaching

Mon livre disponible ici