“Mon enfant

me répond et négocie,

que faire ?”

“Mon enfant

me répond et négocie,

que faire ?”

La plupart des gens vivent le travail comme une corvée (notamment les enfants) alors je leur propose des habitudes simples et personnalisées qui les aident à être plus productifs, plus efficaces et plus épanouis.

Je ne suis pas ma personnalité

Chaque émotion, chaque qualité, chaque défaut est une casquette qu’on porte temporairement. Par exemple, le but des affirmations positives est de nous aider à focaliser sur les casquettes qu’on veut porter. Il serait par contre contre-productif de s’identifier à ces casquettes car à chaque pensée ou émotion “négative” on culpabilise, croyant ne pas avoir fini le travail, au lieu de simplement changer de casquette.
Ce n’est pas forcément facile au début. Il reste intéressant de se rappeler que c’est nous qui donnons du pouvoir à nos pensées/émotions en leur accordant notre attention.
Quel est le lien avec l’éducation ?
Ce qui est vrai pour nous l’est aussi pour les enfants. Ainsi, quand on les critique, on les identifie aux casquettes qu’ils portent. Ils ne dissocient pas leur identité de leur casquette/comportement/personnalité.
À chaque fois qu’on les juge, ils se définissent à travers nos propos, ce qui rend le travail plus complexe. Remarquons la différence entre “mon enfant n’arrive pas à rester concentré, il est facilement distrait” et “on travaille sa concentration”.
Les problèmes qu’on rencontre avec les enfants (le fait qu’ils répondent en l’occurence) ne doivent pas servir à les définir. À contre-courant de nos habitudes et croyances, pour que les gens changent, nous devons d’abord changer notre vision d’eux.
On ne peut être étonné qu’un âne fasse une ânerie (lol) ou qu’un con ait un comportement digne d’un con.
Ainsi, la première chose à changer est notre vision de l’enfant. Au lieu de “mon enfant est un petit con qui me répond, négocie et cherche volontairement à m’énerver”, on peut dire “mon enfant m’aime et me respecte, nous avons juste besoin de trouver un moyen de mieux communiquer et de nous organiser”.
Pour l’anecdote, une cliente me parlait de sa fille qui vivait un problème récurrent. Je lui ai alors demandé : Comment percevez-vous votre fille ? Êtes-vous inquiète avant même que le problème survienne ? Anticipez-vous le problème au point de vous préparer comme si votre fille allait forcément le vivre ?
La mère m’a indiqué ne pas en parler à sa fille, elle essaie de ne pas l’inquiéter. Je ne parlerai pas d’énergie ou de vibrations. Parlons du langage corporel, du ton, du regard, etc. Pour ceux qui préfèrent une approche plus “scientifique” il y a des preuves qu’on transmet notre inquiétude sans prononcer un mot. Et n’oublions pas que les mots ne sont pas le premier moyen de communication de l’être humain. Les enfants ressentent plus de choses qu’ils en entendent.
Se dire que sa fille peut s’en sortir seule et gérer sa propre inquiétude, ça a permis une avancée. La mère n’agit plus et surtout ne réagit plus de la même façon, ce qui a créé un changement chez sa fille. Le changement n’est pas radical mais suffisamment prometteur pour que j’en parle ici.
Pour revenir aux règles, à l’autorité et au répondant des enfants, nous ne pouvons attendre d’eux qu’ils changent sans que nous changions dans nos actions et surtout dans la manière dont on les perçoit voire les définit.
Ceci étant maintenant dit, voyons comment faciliter l’autorité parentale.
 

La structure familiale

Dans la société, il y a des lois. Ces lois sont écrites. Quand une personne les transgresse, on ressort ces textes pour bien indiquer quelles sont les fautes commises et établir une sanction appropriée.
Pourtant, à la maison, tout est dans la tête du parent. Les règles semblent être en fonction de l’humeur. Un jour c’est oui, un jour c’est non. En plus, ça change d’une maison à l’autre..
Pour ceux qui se rappellent de Super Nanny, elle s’appliquait à écrire les règles quelque part. Cela permet d’extérioriser l’autorité. “Ce n’est pas moi, c’est la règle de la maison, tu le sais !”
Comme les règles ne sont pas écrites et changent selon l’humeur du parent, l’enfant ose. On pense que les enfants testent les parents mais qui ne testeraient pas ? Qui n’essaierait pas de développer sa liberté ? Ce n’est pas fait contre les parents. Ils le font pour eux. Nous en faisons une affaire personnelle car… oui oui Michel au premier rang.. les règles ne sont pas écrites ! Elles sont dans notre tête ! Donc défier nos règles c’est nous défier depuis notre point de vue. Mais puisque chaque maison a ses règles invisibles, comment l’enfant est-il censé agir ? L’enfant caméléon, figé dans un coin, disant ce qu’on veut entendre, c’est ce qu’on veut ?
Le but des règles est d’assurer l’épanouissement individuel et collectif. Ainsi, avant de vouloir imposer des règles invisibles, évaluons leur qualité. Sont-elles légitimes ? Pourquoi est-ce important pour nous ? Accepterions-nous de les suivre ?
Évidemment, même s’il y a des règles, il y a une façon de réagir en cas de transgression et argumenter ou négocier n’est pas la meilleure réaction.
Argumenter c’est avoir une discussion logique. Or, dans un débat, celui qui gagne est celui qui a le dernier mot. Pas forcément celui qui a raison. Que répondre à un enfant qui ne voit pas de différence entre un adulte et un enfant ? Ou qui ne comprend pas que, même si c’est chez lui, c’est d’abord la maison des parents ?
Deux mots sont utiles ici : autorité et émotions.
Quand les règles sont établies, on peut faire preuve d’autorité. On parle une seule fois. Si l’enfant ne suit pas, on fait intervenir les règles et, éventuellement, les sanctions négociées.
(à ce niveau, je conseille les réunions de famille durant lesquelles l’enfant a son mot à dire concernant les règles. Cela permet de l’inclure dans la vie à la maison afin qu’il ne sente pas victime.)
Par exemple, fixer une heure de fin pour le jeu et l’écrire parmi les règles permet de ne pas se répéter. Et si l’enfant s’oublie, on ne lui demande pas d’éteindre. On lui demande s’il a vu l’heure et s’il n’arrête pas, on applique la sanction en silence. (priver de repas est selon moi efficace lol la faim soumet !)
Transgresser les règles n’est plus défier les parents ou chercher à les énerver. L’enfant se bat contre des lignes écrites sur un papier. Les parents se content d’appliquer les règles.
Avant de parler des émotions, j’aimerais indiquer que je ne comprends pas les parents qui veulent absolument marquer la différence entre enfants et adultes. C’est obliger les enfants à appliquer des règles parce qu’il le faut, même si elles sont dangereuses. En appliquant les même règles, on s’oblige à évaluer leur pertinence et on peut mettre en avant leur intérêt. Par exemple : pas d’écrans après 20h pour soulager les yeux et éviter de s’endormir l’esprit pollué.
Je n’adhère pas au “fais ce que je dis, pas ce que je fais”, surtout avec les enfants. Il y a évidemment des exceptions qui restent des exceptions.

 

Parlons des émotions 

Soyons honnêtes et avouons que certaines de nos règles ne sont pas logiques. Elles sont là car elles nous font du bien. Et tant mieux ! L’avouer permet d’entamer des discussions avec l’enfant où on parle sans gêne de nos émotions. On leur dit par la même occasion qu’ils peuvent nous en parler.
Remplaçons “Tu n’as pas vu l’heure ? Range ta chambre !” par “Je suis en colère quand tu ne ranges pas ta chambre car j’ai l’impression de ne pas être respecté(e) dans ma maison. J’aime la savoir propre. Tu sais que je n’aime pas te montrer de la colère. Que peut-on faire ? Tu as une idée ?”
En plus de ne pas le rendre responsable de notre ressenti, on lui propose de trouver avec nous une solution. L’idée est de déplacer le problème. Au lieu qu’il s’agisse d’un problème d’autorité parentale, on en fait un problème d’organisation ou de communication.
Ainsi, dans le planning de la famille, on peut proposer à l’enfant de trouver une organisation qui lui convienne concernant le ménage afin qu’il se sente inclus, autonome et responsable.
Je ne suis pas contre les règles et les sanctions. Je suis contre le fait de rendre les enfants victimes de notre ego. La même technique donne des résultats différents entre une ceinture blanche et une ceinture noire. Alors, devenons des ceintures noires en travaillant sur nous.

 

Quelques astuces

  • L’utilisation d’une horloge permet d’habituer l’enfant à s’organiser dans le temps. Il peut évaluer le temps qu’il lui reste pour son activité. Cela change du parent qui débarque et dit “C’est fini !” ou “Encore 5 minutes” alors que l’enfant ignore ce que représentent concrètement 5 minutes..
  • Technique de négociation : laisser l’enfant parler et répéter les deux derniers mots sous forme de question. Cela fonctionne bien avec les enfants bavards. J’ai remarqué que les enfants mènent la discussion car ils se contentent de répondre tandis que les parents cherchent des arguments. Renversons la tendance. Ça donne : « Pourquoi tu n’as pas encore rangé ta chambre ? Je n’ai pas envie. Pas envie ? Non je le ferai tout à l’heure. Tout à l’heure ? Oui dans 5 minutes. »
  • Un planning affiché sur le frigo est utile même si l’enfant ne sait pas lire. On aura juste à lui montrer comment on lit sur le planning (le jour puis l’heure puis la tâche). Ça habitue à avoir un cadre et un rythme.

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